Si l’Echec est simple à identifier et que la sanction est sans appel, la Réussite l’est tout autant : les compteurs sont au vert, la performance est réelle et renouvelée. Cependant, rares sont ceux qui prennent le temps de modéliser leurs succès ce qui peut rendre, à terme, la performance non reproductible (notamment pour les plus jeunes) et donc aléatoire.
La Non-Réussite et le Non-Echec sont des états bien différents avec le point commun d’être toujours ‘Pas tout-à-fait’ : Pas tout-à-fait Succès pour la Non-Réussite car elle s’arrange pour faire sa part, pas trop, suffisamment pour rester dans sa zone de confort. Et Pas tout-à-fait Echec pour le Non-Echec car ses indicateurs ne sont pas si mauvais que cela, ils sont tout justes lui permettant de durer, voire même de se faire oublier.
Une organisation complexe
De fait, nous organisons beaucoup plus notre Non-Réussite/Non-Echec que nos succès, et une majorité de personnes utilisent, face aux contraintes de l’environnement, des stratégies permettant de réussir à ne pas échouer, mais aussi et surtout d’échouer à réussir. Or la Non-Réussite/Non-Echec est beaucoup plus coûteuse et pénalisante que l’Echec. Ils se construisent par tout un ensemble de stratégies complexes, inconscientes et redoutablement efficaces. S’installent alors dans le temps des formes de principes établis, qui, par leurs répétitions, deviennent règles : le processus de Non-Réussite/Non-Echec se normalise.
On observe, de manière récurrente, différents symptômes d’inadaptation, de résignation, de zones de confort et de résistances au changement synthétisés par la théorie de l’impuissance acquise chère à Martin Seligman.
Rapidement, un processus identitaire de victimisation apparaît, avec son corolaire de justifications, et l’égo entre alors en jeu pour empêcher toute remise en cause.
Des impacts coûteux
Les exemples illustrant ce mécanisme sont nombreux : augmentation du chiffre d’affaire en volume avec une faible profitabilité, conquête régulière de nouveaux clients mais négligence des clients historiques, stabilisation des résultats dans la moyenne de la structure, non-dits pénalisants l’adaptation de la stratégie en cours, qualité de la relation commerciale en baisse avec tous les effets induits en terme de notoriété, baisse de l’impact managérial, absentéisme voire présentéisme improductif …