Le succès, dans notre environnement de plus en plus exigeant et concurrentiel, est devenu aujourd’hui une nécessité vitale. Les stratégies de motivation en entreprise se sont donc développés, avec comme conséquence indirecte, la peur, ou plus exactement, les peurs. Différentes, bien entendu, selon les contextes et les individus, mais de plus en plus présentes, même si aucune stratégie managériale n’a pour objectif initial et déclaré de faire peur.
Cependant, les messages internes, par leur nature même, induisent le plus souvent une urgence, un risque, et reposent, in fine, sur différentes formes d’injonctions (il faut, nous devons, tu dois), qui font prendre conscience aux collaborateurs concernés de l’importance et de l’absolue nécessité du résultat, certes, mais entrainent de fait, par effets induits, des peurs sous jacentes, qui bloquent, limitent, réduisent et entravent les potentialités individuelles et collectives.
Nous avons appelé ce mécanisme L’Echécologie®.
Par peur de l’échec ou de la réussite donc, l’individu, l’équipe, l’entreprise se réfugient dans des stratégies favorisant le non échec ou la non réussite. Des organisations extrêmement précises, de
nature complexes, sont alors mises en place permettant de réussir à ne pas échouer, et d’échouer à réussir.
Ces mécanismes, le plus souvent inconscients, deviennent peu à peu la norme, et s’’installent alors dans le temps des formes de principes établis, qui, par leurs répétitions, deviennent règles : Le
processus de limitation se normalise…
La performance est là, certes, des résultats sont obtenus, bien entendu, mais restent le plus souvent bien en deçà des possibilités de l’individu ou de la structure, avec un prix à payer humain, matériel, financier le plus souvent disproportionné.
Dans ce cadre, les stratégies managériales classiques restent le plus souvent limitées, par leurs incapacités à aborder la complexité de la composante humaine, à en comprendre ses subtilités et ses
ressources.
Une question essentielle se pose alors : Pour quoi, et comment, dans ces conditions, faire plus, et réussir vraiment ?
Au risque de surprendre, nous affirmons que la solution, en l’espèce, consiste essentiellement à en faire moins ! En effet, créer les conditions de l’émergence de nouvelles ressources, de nouvelles
attitudes, de nouvelles mentalités modifiant positivement nos résultats, c’est faire le choix d’ « arrêter de ».
Ne pas chercher dans cette direction, c’est se heurter encore et toujours aux mêmes problèmes, aux mêmes limites, aux mêmes conséquences financières et humaines.
C’est ici que la notion essentielle de conscience entre en jeu. Arrêter de, c’est d’abord faire prendre conscience, par une approche spécifique, de l’impact négatif de nos organisations du non échec ou de la non réussite, sans y introduire aucune notion de jugement ou de culpabilité. D’en mesurer avec objectivité les conséquences, non pas tant d’ailleurs en terme de résultats ou de nouveaux efforts à accomplir, mais plutôt en terme d’absence de réalisation et de plaisir individuel et collectif.
Prendre conscience de l’impact de nos peurs d’échouer ou de réussir, et définir prioritairement ce qu’il convient « d’arrêter de » sont les conditions sinequanone aux stratégies du changement. Car
comment, au fond, pouvoir changer durablement quelque chose dont on n’a pas conscience ?
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