Primum non nocere !
« D’abord, ne pas nuire » conseillait Hippocrate à ses étudiants en médecine près de 400 ans avant JC. Cette vérité, nous l’avons, hélas, oubliée. Or, elle est fondamentale : pour réussir, il faut d’abord arrêter d’échouer ! Entendez arrêter de se limiter, de se freiner, de restreindre les possibilités et les potentiels et ainsi ne jamais favoriser les conditions d’une réussite vraie, totale, et durable. Nous appelons ce phénomène l’Echécologie®.
Dans le monde concurrentiel d’aujourd’hui et face aux exigences de résultats qu’il impose, ne pas chercher dans cette direction, c’est se heurter encore et toujours aux mêmes problèmes, aux mêmes limites, avec toutes les conséquences financières et humaines que nous connaissons.
L’Echécologie® repose sur le postulat que ce qui nuit, sur le plan individuel et/ou collectif, n’est pas tant l’échec que la Non-Réussite ou le Non-Echec. Car si l’Echec se voit, la Non-Réussite et le Non-Echec se cachent. S’il se fait bruyant, ils se taisent. Et s’il est sanctionné, ils se font pardonner…
De deux (Réussite & Echec) à quatre états. Si l’échec est simple à identifier et que la sanction est sans appel, la Réussite l’est tout autant : les compteurs sont au vert, la performance est réelle et renouvelée.
Cependant, rares sont ceux qui prennent le temps de modéliser leurs succès ce qui peut rendre, à terme, la performance non reproductible (notamment pour les plus jeunes) et donc aléatoire.
La Non-Réussite et le Non-Echec sont des états bien différents avec le point commun d’être toujours ‘Pas tout-à-fait’ : Pas tout-à-fait Succès pour la Non-Réussite car elle s’arrange pour faire sa part, pas trop, suffisamment pour rester dans sa zone de confort. Et Pas tout-à-fait Echec pour le Non-Echec car ses indicateurs ne sont pas si mauvais que cela, ils sont tout justes lui permettant de durer, voire même de se faire oublier. Une organisation complexe
De fait, nous organisons beaucoup plus notre Non-Réussite/Non-Echec que nos succès, et une majorité de personnes utilisent, face aux contraintes de l’environnement, des stratégies permettant de réussir à ne pas échouer, mais aussi et surtout d’échouer à réussir. Or la Non-
Réussite/Non-Échec est beaucoup plus coûteuse et pénalisante que l’Echec.
Ils se construisent par tout un ensemble de stratégies complexes, inconscientes et redoutablement efficaces. S’installent alors dans le temps des formes de principes établis, qui, par leurs répétitions, deviennent règles :
- Le processus de Non-Réussite/Non-Echec se normalise.
- On observe, de manière récurrente, différents symptômes d’inadaptation, de résignation, de zones de confort et de résistances au changement synthétisés par la théorie de l’impuissance acquise chère à Martin Seligman.
- Rapidement, un processus identitaire de victimisation apparaît, avec son corolaire de justifications, et l’égo entre alors en jeu pour empêcher toute remise en cause.
Des impacts coûteux
Les exemples illustrant ce mécanisme sont nombreux : augmentation du chiffre d’affaire en volume avec une faible profitabilité, conquête régulière de nouveaux clients mais négligence des clients historiques, stabilisation des résultats dans la moyenne de la structure, non-dits pénalisants l’adaptation de la stratégie en cours, qualité de la relation commerciale en baisse avec tous les effets induits en terme de notoriété, baisse de l’impact managérial, absentéisme voire présentéisme improductif …
Des solutions usées
Les stratégies classiques mises en place pour limiter ses processus sont connues : management, nouveaux outils, gestion du changement, contrôle, pression, récompense…
Elles ont leurs effets, mais force est de constater que nous dépensons beaucoup de temps, d’énergie et d’argent pour un résultat souvent décevant et qui ne reste, au mieux, que ponctuel.
Que faire alors ?
D’abord, ne pas nuire !
Et travailler en quatre temps, dans l’ordre :
Avant toute action, simple ou profonde, il faut savoir prendre du recul (souvent par une personne extérieure) et se poser les bonnes questions sur les pratiques, la culture d’entreprise, les légendes internes, les leaders et les équipes, la valeur ajoutée, la pertinence des indicateurs en lien avec les objectifs, c’est le temps de l’audit.
Puis, il convient de privilégier des stratégies favorisant le sevrage de la Non-Réussite et du Non-Echec. En clair, arrêter en premier lieu les conditionnements et les habitudes qui limitent. Casser le mauvais modèle en quelque sorte, car la politique du ‘toujours plus’ sur un terrain pollué par la Non- Réussite et le Non-Echec est une voie couteuse, et sans issue. C’est avant tout une prise de conscience du modèle, de ses différents impacts sur la performance individuelle et collective, et ce, dans une absence totale de toute notion de jugement ou de culpabilité dans l’analyse de la situation.
Ensuite, sur un terrain redevenu fertile, la mise en place d’actions simples, quelques fois même minimalistes, favorise les conditions du succès. Les outils et méthodologies, existants déjà au sein même de la structure, retrouvent tous leurs impacts et, dans ces circonstances, faire plus par une optimisation mesurée devient rapidement un formidable accélérateur de succès et de motivation.
Enfin, le maintien de la performance individuelle et/ou collective obtenue est au prix d’une veille sur toute la chaine de valeur provoquant un cercle vertueux : évaluation, ajustement pratique et parfois, modification des règles d’arbitrage.